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Je ne sais pas. Et tant mieux.

  • Photo du rédacteur: Nicola Arnese
    Nicola Arnese
  • il y a 7 jours
  • 3 min de lecture


Il y a une chose que j’ai apprise avec le temps – et peut-être aussi avec l’âge – c’est que, parfois, ne pas savoir vaut mieux que croire savoir. Je ne parle pas d’ignorance, hein. Je parle de cette envie qu’on a tous de tirer des conclusions trop vite.

“Lui, il m’en veut.”

“Elle est mal élevée.”

“Il fait exprès.”


C’est comme si notre tête voulait tout ranger tout de suite, comme un employé pressé de fermer son guichet.


L’autre jour, par exemple, je suis entré dans une boutique pour demander un renseignement. Le vendeur, sans même me regarder, me répond d’un ton sec, presque agacé.


Et là, dans ma tête, le disque a commencé à tourner : “Encore un malpoli.”


Mais cette fois, je me suis arrêté. Pas parce que je suis un sage, non. Juste parce que depuis quelque temps, j’essaie un petit jeu : le jeu du “je ne sais pas.”


J’ai respiré un bon coup. Et je me suis dit : “Et si ce type avait des soucis que je ne peux pas voir ?”

Voilà, un petit miracle. Je ne l’ai pas changé lui, mais je me suis changé moi.


Il paraît que quand on est stressé, notre cerveau se comporte comme cet oncle à table qui veut toujours avoir raison. Il simplifie. C’est blanc ou noir. Ami ou ennemi. Bien ou mal. Et il fait ça automatiquement, pas par méchanceté, mais pour nous protéger.


Un chercheur qui s’y connaît, Daniel Siegel, explique que lorsqu’on est contrarié, la partie rationnelle du cerveau se met un peu en veille, et c’est la partie “survie” qui prend le relais. Celle qui veut juste réagir. Vite. Défendre. Conclure.


Mais il y a un remède à cette habitude de juger trop vite. Il s’appelle la curiosité.

C’est gratuit, mais ce n’est pas toujours facile à utiliser.


Quand quelqu’un nous parle mal ou nous blesse, au lieu de se dire “je sais pourquoi il fait ça”, on peut se demander : “Qu’est-ce qui lui arrive vraiment ?”


Ça arrive aussi en famille.

Ma fille, par exemple, rentre parfois à la maison et claque la porte.

Avant, je pensais tout de suite : “Non mais ça va ? On est à l’hôtel ?”


Maintenant, je prends un petit moment.

Je me demande : “Et si elle avait eu une mauvaise journée ? Si elle était en colère contre elle-même ? Ou alors… la porte a juste claqué toute seule ?”


Parfois, une porte qui claque… c’est juste une porte qui claque.


Je lui demande peut-être après, mais doucement. Genre : “Tout va bien ?”


Je regarde son visage, ses yeux. Parfois, je comprends qu’il vaut mieux ne rien dire. D’autres fois, on en parle quand elle est plus calme.


Offrons-nous ce luxe : celui de ne pas savoir tout de suite.

D’attendre un instant.

D’observer.

De poser une question.

D’écouter.


Parce que parfois, on découvre que l’autre n’était pas malpoli. Il était juste humain, dans un mauvais moment.


Et nous aussi, quand on répond mal, ce n’est pas qu’on est méchant. C’est qu’on est fatigué. Ou blessé. Ou perdu.


Alors peut-être qu’avant de croire qu’on a tout compris, ça vaut la peine de faire une pause.


Parce que peut-être… on n’a rien compris du tout.


Et dans ce “je ne sais pas”, il y a une paix discrète.


 

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Nicola propose ces sessions sur son temps libre, il peut donc être nécessaire d’être un peu flexible pour la planification.

 
 
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